Pschhhhittt !

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J’ai déjà parlé de la façon dont Fiston gérait la frustration. C’est toujours d’actualité… quand elle vient de l’extérieur (de quelqu’un d’autre, par exemple).

Cela peut paraître paradoxal, mais en ce moment, il a beaucoup de mal à supporter l’autre type de frustration, celle qui vient de ses propres limitations. Quand il rate quelque chose, souvent il s’énerve, pleure qu’il n’y arrive « plus jamais », réessaye quelques fois sans réussir du fait qu’il pleure en même temps, et se met pour finir dans des états pas possibles… ou renonce carrément pour plusieurs semaines. La plupart du temps, cela concerne des activités physiques (shooter dans un ballon pour l’envoyer très haut ou derrière lui, renvoyer une balle avec une raquette, démarrer tout seul en vélo…).

Lui gère ça très mal, donc. Et moi ? Eh bien, pas beaucoup mieux. Quand je vois Fiston se décourager aussi vite – alors qu’en plus il fait d’énormes progrès dans plein de domaines ces derniers temps -, j’ai du mal. Du mal à accepter ce manque de confiance en lui que je vois dans ces moments-là, alors qu’il a reçu une éducation sans comparaisons désobligeantes, sans pression, sans concurrence.
Ouaip, je me sens en échec sur ce coup-là, j’en suis frustrée et je m’énerve vite. Rigolo, non ? ^^
Dit comme ça, c’est évident. Mais quand on a la tête dans le guidon, ça l’est moins : j’ai mis du temps à me rendre compte de l’incohérence de mon attitude.

J’ai donc tenté de lâcher prise de mon côté, d’accepter que, indépendamment de moi, cela puisse être – ou pas – dans le caractère de Fiston. Ou juste une phase.
De me dire qu’après tout, c’est SON problème à lui, je n’ai pas à en faire le mien et à le répercuter sur lui via mon attitude (en général, quand je suis exaspérée, ça se voit, même si je ne dis rien ; et alors l’effet « maman pas contente » s’enclenche et on n’en sort plus), alors qu’il a déjà sa propre frustration à gérer. Quand Fiston s’énerve « pour un rien » (à mes yeux), je suis là pour lui s’il le veut, j’essaye de relativiser éventuellement (en lui montrant qu’il arrive déjà beaucoup mieux à faire ceci ou cela qu’il y a quelques jours, par exemple, ou en lui rappelant qu’à 22h, après une longue journée, c’est normal qu’il n’arrive plus très bien à envoyer le ballon plus haut que le toit à tous les coups), mais c’est tout.
Bon, ça c’est l’objectif à atteindre, hein ? C’est loin d’être le cas tous les jours.

Fiston, de son côté, est en train de mettre en œuvre quelques astuces de son cru pour se calmer plus rapidement. Parce qu’il a bien analysé son problème : « Quand je suis contrarié ça me rend triste et du coup ça me contrarie encore plus et je n’arrive plus à me calmer. »
Les deux dernières tactiques en date sont assez efficaces, je trouve.

La première, c’est, quand il rate quelque chose, de dire « Presque ! » au lieu de « Oh, j’ai raté ! » / « J’y arrive pas ! »
Eh ouais. Positiver, ça change tout. Résultat, dans les bons jours, là où il crisait dès le premier échec, il peut tenir maintenant beaucoup plus longtemps, une bonne dizaine de « Presque ! » d’affilée avant de commencer à se décourager.

La deuxième, elle me fait m’écrouler de rire à tous les coups. Il me l’a expliquée il y a quelques jours : « Maintenant, quand je suis contrarié et triste et que j’arrive pas à me calmer, je dis « pschhhitttt ! » et ça m’aide à me calmer. »
Effectivement. Ça marche.
Ces jours-ci, pas systématiquement mais quand même plusieurs fois, alors qu’il était énervé, presque en pleurs de ne pas arriver à faire quelque chose, j’ai entendu un petit « pschhhhittt ! »… et c’était fini. Et comme moi ça me fait éclater de rire, il rigole aussi.

Essayez d’imaginer la scène, c’est fendard : en 5 secondes, on part d’un Fiston tout énervé, en pleurs -> « pschhhitt ! » -> éclat de rire général.

J’adore la vie avec Fiston. 😀

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