Archives de Catégorie: Enfants (AR, IEF…)

DIY : une table lumineuse

Par défaut

Fiston s’intéresse aux films d’animation, depuis un certain temps. Et il s’y essaye de temps en temps. Il y a quelques mois, par exemple, il avait patiemment pris environ 80 photos de son circuit de petit train, en bougeant le train entre chaque, en tournant le pied de l’appareil au fur et à mesure, et on en avait fait un gif animé plutôt sympa.

Il tentait d’en faire parfois en dessinant, mais il avait un peu de mal. Il y a une semaine, je l’ai vu s’user les yeux à dessiner sur des feuilles superposées pour réaliser un dessin animé de Flash McQueen et Martin, et du coup je lui ai proposé de lui bricoler une table lumineuse pour qu’il puisse plus facilement voir le dessin de la feuille d’en-dessous.
Ça n’allait pas être une table de pro, mais au moins ça lui faciliterait la vie, et ça ne nous coûterait quasiment rien.

Fiston était partant.

On a décidé d’utiliser pour ce faire son bureau actuel, dont le dessus se soulève.

bureau

Le bureau, avant transformation.

 

On avait déjà une plaque de plexiglass, suffisamment épaisse, quasiment aux bonnes dimensions. Des redécoupes ont quand même été nécessaires (et Fiston a fait un vitrail ensuite en peignant la plus grande des chutes), à l’aide d’un cutteur et d’une scie à métaux.

Plexiglass en cours de découpe.

Plexiglass en cours de découpe.

Ensuite, c’est le moment de découper le bureau : on a choisi d’y faire un trou au format A4 (à la scie sauteuse).

Que de sciure, que de sciure.

Que de sciure, que de sciure !

Une fois la sciure dûment aspirée par un Fiston très motivé, il ne reste plus qu’à installer l’éclairage (on a choisi des lampes à leds qu’on allume en appuyant dessus, et dont le support se fixe simplement avec un adhésif) et la plaque de plexiglass par-dessus le trou.

Essai avec les lampes (pas encore fixées), et Petite Puce qui a sauté sur le plexiglass juste au moment de la photo.

Essai avec les lampes (pas encore fixées), et Petite Puce qui a sauté sur le plexiglass juste au moment de la photo.

 

dessin_table_lumineuse

Test avec 2 feuilles superposées (celle du dessus est orange, ne me demandez pas pourquoi).

La table lumineuse est finie, ou quasiment (je compte y ajouter un système de fixation pour les feuilles, histoire qu’elles risquent moins de bouger au milieu d’un dessin).
À noter que grâce à la grande plaque de plexiglass, toute la surface du bureau reste utilisable pour d’autres activités.

Concrètement, on a juste acheté les lampes, ce qui a dû nous revenir à une quinzaine d’euros. On aurait pu trouver un éclairage pour moins cher, je pense, mais on a choisi celui-ci pour plusieurs raisons :
– ce sont des lampes qui ne chauffent pas ;
– pas besoin de placer le bureau près d’une prise, ce qui aurait pu être problématique dans la chambre de Fiston ;
– on peut très facilement en enlever une ou plusieurs quand Fiston ne se sert pas de sa table en mode lumineux, pour les utiliser ailleurs (par ex Fiston peut en mettre une à côté de son lit pour avoir une lumière à portée de main la nuit quand il a soif ou a perdu une peluche).

Reste maintenant à voir si Fiston trouvera sa table vraiment pratique à l’usage. 🙂

Confiance

Par défaut

Loulou et Fiston jouent tranquillement dans le jardin depuis 2 heures. J’en profite pour travailler, la fenêtre ouverte, j’entends leurs voix de temps à autre. Naë me rejoint, on regarde quelque chose sur l’ordinateur.

D’un seul coup c’est l’explosion. Loulou hurle et pleure, Naë se précipite dehors. Le temps d’enfiler des chaussures, je la suis, et croise un Fiston hors de lui qui revient à toutes jambes, se précipite dans sa chambre en tapant le Barbu qui se trouvait sur son passage et claque la porte. J’essaye de savoir ce qui se passe, il ferme à clef.

Bon.

C’est sa manière de gérer sa colère, au Fiston, et ça marche plutôt bien ces temps-ci, du moment qu’on le laisse tranquille. Il se calme de plus en plus rapidement, et vient me trouver quand il se sent prêt. Parfois il me raconte ce qui s’est passé, parfois non. En général je me contente de lui dire à travers la porte que je suis là s’il a besoin de moi, et je retourne vaquer à mes occupations.

Sauf que là, Loulou hurle toujours, et Fiston a tapé son père, ce qui n’était pas arrivé depuis une bonne année. Vu l’ampleur de la colère des deux côtés, j’aimerais bien au moins savoir si les 2 enfants se sont fait mal. J’insiste à travers la porte, ce qui décuple la fureur de Fiston qui finit par me hurler que non, il n’a pas mal et Loulou non plus. Je sors retrouver Naë et Loulou, qui finit par nous expliquer plus ou moins ce qui s’est passé. Ce n’est pas toujours évident à comprendre, car Loulou pleure toujours à gros sanglots en nous racontant ça et il a du mal à trouver ses mots.

Je reviens à la maison, j’annonce à la porte du Fiston que je suis là, et je me remets au boulot. Quelques minutes plus tard, bruit de clef, de porte qui se rouvre, et je vois Fiston apparaître dans le salon, les larmes aux yeux. Il grimpe sur mes genoux et pleure à son tour, puis il m’explique ce qui s’est passé. Ce qui l’a énervé, et comment il a réagi. Sans rien cacher.
Je vois bien qu’il n’est pas fier de son attitude par moment, ses yeux se baissent tout seuls, mais il raconte. Tout.

On discute de ce qu’il peut faire maintenant : il s’excuse auprès du Barbu et lui fait des bisous sur la main qu’il a tapée, et la prochaine fois qu’il verra Loulou, si l’un des deux veut en reparler, chacun pourra dire à l’autre qu’il est désolé d’avoir dit ou fait ceci ou cela. Il me demande d’être à ses côtés pour l’aider si besoin.

Un peu plus tard, pendant qu’il goûte copieusement (l’une des causes de bien des crises chez lui, et celle-ci en particulier : il avait faim mais s’amusait trop pour penser à venir manger. « J’avais faim et trop chaud, alors du coup j’étais moins patient », m’a-t-il dit. Pour ma part je suis en général plutôt vigilante là-dessus, mais aujourd’hui je n’avais pas vu passer l’heure), je lui dis que je trouve ça vraiment chouette qu’il m’ait tout raconté comme ça. Que ça montre qu’il a confiance en moi, qu’il n’a pas eu peur de ma réaction. Que parfois, quand il ne veut pas me dire ce qui s’est passé, pourquoi il est en colère, c’est juste parce qu‘il n’en a pas envie. Pas parce qu’il n’ose pas.

Il se trouve que quelques jours plus tôt, il m’avait posé des tonnes de questions sur comment les autres familles faisaient, sur l’éducation, les violences, le chantage, la manipulation, les punitions, les récompenses, etc.
Du coup je rebondis là-dessus en lui disant que si dans notre famille on avait l’habitude de le punir, il n’aurait peut-être pas osé me raconter tout ça.

Et Fiston de renchérir : « Ah oui, c’est sûr, mes cousins, quand ils font des bêtises, ils ne disent rien, ou ils disent que c’est les autres pour pas se faire gueuler dessus. »

Documentaire – Être et devenir

Par défaut

Ce blog est un peu laissé en jachère ces temps-ci, par manque de temps. On y reviendra. Sachez, pour ceux qui nous suivent, que les chats sont toujours vautrés, les enfants toujours non-scolarisés, que les sujets abordés sur ce blog nous (pré)occupent toujours et que ce n’est pas près de s’arrêter – et que cela fait maintenant un an que nous sommes installés dans notre maison.

Cet après-midi, Naë et moi sommes allés à Paris voir un documentaire qui agite beaucoup le milieu non-sco ces jours-ci (positivement, pour une fois) : Être et devenir, par Clara Bellar.

Voici déjà l’affiche :

affiche_etre_et_devenir

et le synopsis :

Être et devenir propose, pour la première fois sur grand écran, des récits d’expériences et des rencontres qui explorent le choix de ne pas scolariser ses enfants, de leur faire confiance et de les laisser apprendre librement ce qui les passionne.

Le chemin de découverte de la réalisatrice nous emmène à travers quatre pays, les États-Unis, l’Allemagne (où il est illégal de ne pas aller l’école), la France et l’Angleterre. Ce film est une quête de vérité sur le désir inné d’apprendre.  (99 minutes)

Le site mis en lien plus haut propose aussi la bande annonce, une revue de presse, le détail des séances en France, une liste de ressources sur le sujet, etc.

Le synopsis parle de chemin de découverte. Effectivement, pour situer le contexte, Clara et son mari vivaient entre 3 pays, et quand leur premier enfant est né, ils ont cru qu’ils seraient obligés de choisir un pays quand il aurait l’âge de rentrer à l’école. Puis ils ont découvert que non, peut-être pas, qu’il y avait une autre voie. Ils ont d’abord été surpris voire choqués, puis intéressés et curieux, même si un peu sceptiques, puis conquis après être allés voir de nombreuses familles dans 4 pays, familles dont, pour la plupart, les enfants n’étaient jamais allés à l’école. Le documentaire retrace leur parcours.

J’avais très envie de voir ce film, bien évidemment, surtout après avoir vu passer de nombreuses réactions enthousiastes sur les listes de discussion que je fréquente. Sa sortie en salle est très confidentielle pour le moment, seulement quelques salles en France qui proposent pour certaines un débat après le film. C’était le cas du cinéma où nous sommes allées aujourd’hui : débat en présence de Clara, de son mari et de Catherine Dolto.

Passons au documentaire en lui-même.

L’intro est un peu particulière et peut refroidir. On y voit Clara poser enceinte devant un photographe : moi qui ai du mal avec les séances photo en général, j’étais très mal à l’aise pendant tout ce passage, mais surtout je me demandais un peu ce que ça venait faire là. Naë, qui n’a pas du tout le même ressenti que moi vis-à-vis des séances photos, n’a pas vraiment compris non plus le rapport avec la suite.

Mais tout le reste est vraiment extraordinaire. On était une petite quarantaine dans la salle, je dirais, Naë et moi-même, bien qu’étant déjà plus que convaincues puisque Fiston et Loulou, qui ont respectivement presque 6 ans et 4,5 ans, n’ont jamais mis les pieds à l’école et qu’on fait de l’informel, nous avons eu les larmes aux yeux – voire un peu plus – un paquet de fois.
Des moments très drôles (ah, la tarte ^^), des moments poignants : un film très émouvant, qui devrait être sponsorisé par un fabricant de mouchoirs, parce qu’au cours du débat qui a suivi il y avait aussi un paquet de gens qui étaient super émus, qui tremblaient littéralement, qui pleuraient presque. Y compris la réalisatrice, d’ailleurs, à certains moments.

Je pense que c’est vraiment un magnifique documentaire à voir absolument, qu’on ait des enfants scolarisés ou non. Même si on n’a pas d’enfants et qu’on ne prévoit pas d’en avoir, d’ailleurs. Mais, si possible, avec un débat derrière pour avoir une vision plus large de l’instruction informelle. De n’avoir toujours choisi que des cadres vraiment beaux pour filmer les familles, souvent des jardins publics, de n’avoir filmé aussi que des familles avec père-mère et fratrie peut donner l’impression que les apprentissages autonomes sont réservés en priorité aux gens proches de la nature, voire bobos, en couple, et avec plusieurs enfants. Alors qu’il y a aussi des parents solos dans des petits appartements parisiens, des enfants uniques (coucou !). Certains spectateurs, à la fin du film, avaient aussi eu l’impression que les parents non sco étaient pour la grande majorité enseignants. Dans le documentaire, oui, mais ce n’est pas forcément représentatif de la réalité : même s’il y a effectivement une bonne part d’enseignants, c’est loin d’être la majorité.

Donc le débat est important pour recadrer les choses. Comme je le disais plus haut, il s’agit d’un documentaire que Clara et son mari ont réalisé quand eux-mêmes découvraient la possibilité d’IEF et n’étaient pas encore convaincus du bien-fondé ou de la faisabilité de la chose, donc je pense qu’ils se sont peut-être un chouia focalisé sur des gens qui avaient des points communs avec eux : beaucoup voyagent (Clara vit entre 3 pays), l’accent est beaucoup mis sur le côté artistique (Clara est actrice et chanteuse, son mari est metteur en scène), etc.

Pour conclure, ce film ouvre le débat, mais ne prétend pas du tout à l’exhaustivité, il dit juste : regardez, c’est possible, et voyez comme ça peut être formidable.
Et les gens en ressortent vraiment secoués (dans le bon sens du terme). Merci, Clara, pour avoir fait ce film.
Il y avait même aujourd’hui dans la salle une femme qui venait à toutes les séances, et franchement je la comprends : il y aurait des séances à côté de chez moi, je ne me contenterais pas d’une non plus.

Justement, j’attendais d’avoir vu le film pour bouger (je n’aime pas parler de choses que je n’ai pas vues) : maintenant je suis très motivée pour en parler autour de moi et essayer de convaincre la salle de ciné du patelin voisin de le programmer.

Appel

J’en profite pour lancer un appel à ceux et celles qui sont en région parisienne et qui auraient envie de voir ce film : le cinéma St André des Arts (dans le 6e) a programmé 3 séances supplémentaires à des horaires un peu + pratiques (jusque-là c’était 13h, en semaine c’est moyen), et en fonction du monde qu’il y aura dimanche à 17h40, ils décideront de programmer ou non des séances supplémentaires. Alors, si vous avez envie de le voir et que vous êtes dans le coin, allez-y ce dimanche si vous pouvez !

Pour les autres, vous pouvez également soutenir la sortie en salle de Ếtre et devenir en commandant le DVD actuellement en souscription.

Comment l’IEF – 13. Sénateurs, sénatrices, foutez-nous la paix.

Par défaut

L’info circule depuis hier : le 18 décembre dernier, une poignée de sénateurs, au lieu de s’occuper de préparer Noël, a cru bon de soumettre une proposition de loi visant à restreindre très fortement le droit à l’IEF.

Admirez l’exposé des motifs, que je recopie in extenso ici :

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

L’un des buts de la scolarisation de l’enfant est sa socialisation. Celle-ci nécessite une éducation qui ait une dimension collective, qui lui permette de découvrir la diversité des conditions et des cultures des enfants de son âge et de rendre son développement plus harmonieux.

Dans cet esprit, l’éducation à domicile par la famille ne peut être qu’une situation exceptionnelle, liée à l’état de santé ou à l’incapacité permanente ou temporaire de l’enfant.

Elle ne peut être le prétexte d’une désocialisation volontaire, destinée à soumettre l’enfant, particulièrement vulnérable, à un conditionnement psychique, idéologique ou religieux.

La présente proposition de loi, qui respecte l’esprit de la convention internationale relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la France en 1990 (et notamment les articles 3, 13, 14 et 29 alinéas 1er a) et d) vise donc à redimensionner cette possibilité en la limitant aux cas d’incapacité et à la soumettre à un contrôle de professionnels agréés par l’Éducation Nationale sans faire pour autant disparaître l’enquête sociale de la commune.

C’est grandiose. Ils ont dû lire Le Plus du Nouvel Obs en boucle.

Inutile de dire que les familles IEF bouillonnent d’indignation, ainsi que les gens non concernés a priori mais qui n’apprécient pas pour autant les amalgames, la désinformation, le grignotage de leurs droits quels qu’en soient les motifs (avoués ou non), et, pour résumer, qu’on les prenne pour des cons.

Je ne vais même pas développer le côté ridicule et diffamatoire de la phrase « [l’éducation à domicile] ne peut être le prétexte d’une désocialisation volontaire, destinée à soumettre l’enfant, particulièrement vulnérable, à un conditionnement psychique, idéologique ou religieux. » qui, dans ce contexte, implique que l’intégralité des familles ne scolarisant pas ou déscolarisant leurs enfants pour des motifs autres que médicaux (en gros) le fait à des fins de désocialisation et d’endoctrinement. Carrément. Avec son scepticisme personnel, mon-amie-la-psy-du-plus-du-nouvel-obs fait maintenant très, très petite joueuse.

Plusieurs pétitions ont déjà été lancées, dont celle-ci demandant l’abandon pur et simple de cette proposition de loi.

Attention, un autre lien circule concernant une proposition de loi plus ou moins similaire ayant été rejetée, mais il s’agissait d’une autre proposition datant de 2007, rejetée à l’époque au titre que la liberté du choix de l’instruction est inscrite dans la Constitution.

Je n’ai guère d’inquiétudes sur le sort de la nouvelle proposition de loi qui est tout aussi anti-constitutionnelle.
MAIS alors que depuis une vingtaine d’années les droits des familles pratiquant l’IEF sont petit à petit réduits et les contraintes augmentées, il est fort possible qu’on profite du rejet de cette proposition délirante pour faire passer une nouvelle petite modification en douce, qui compliquerait encore davantage la vie des non-scos.

Donc restons très vigilants.

Comment l’IEF – 12. Apprendre à vivre ensemble

Par défaut

L’autre jour, Fiston a fait une belle rencontre à la librairie.
C’était quelques jours avant Noël, je cherchais des idées de cadeaux ; et Fiston, comme à son habitude, avait jeté son dévolu sur quelqu’un dont il avait entrepris illico de faire son nouvel ami.
Nouvel Ami – je dirais âgé d’une bonne cinquantaine d’années – manifestement ravi, qui s’était accroupi pour être à sa hauteur, et tous deux discutaient avec animation pendant que je feuilletais des livres tout en écoutant d’une oreille ce qu’ils racontaient.

Et vient la question sur l’école, ce à quoi Fiston répond que non, il ne va pas à l’école, parce que. En ce moment, le « parce que », c’est « parce qu’il veut pouvoir manger quand il veut ». ^^
Nouvel Ami de s’étonner un peu, puis gentiment de répondre : « Mais l’école, c’est un endroit merveilleux, il faut bien aller à l’école pour apprendre ! »
Fiston, étonné à son tour : « Ben moi, pour apprendre, je vais poser des questions aux gens que je rencontre ! »

(Fiston : 1 / Nouvel ami : 0)

Nouvel Ami d’enchaîner : « Oui, mais l’école, en plus, c’est là qu’on apprend à vivre ensemble !« 

Ahum & lol, si je puis me permettre. J’ai failli intervenir, et puis je me suis retenue. Après tout, Fiston a l’habitude d’entendre des sons de cloches très différents sur plein de sujets, et il me parle ensuite de ce qui l’étonne ou le perturbe dans les agissements et convictions des autres. On débriefera s’il le faut.

Quelques minutes plus tard, ayant jeté mon dévolu sur 2 livres, je viens récupérer mon galopin. Nouvel Ami lève les yeux sur moi et me dit avec émerveillement (le mot n’est pas trop fort) : « Elle est vraiment adorable, votre petite fille. »
Fiston rigole : « Non, je suis un garçon, moi ! »
Nouvel Ami est un peu gêné, mais on le rassure : tout le monde se trompe. Avec une tresse qui descend jusqu’aux fesses, on peut difficilement en vouloir aux gens de prendre Fiston pour une fille.
Nouvel Ami me répète : « Il est vraiment adorable. » Je dis « Je sais. » Il insiste : « Non, mais vraiment adorable. » Comme si je ne le croyais pas.
« Oui, je sais. » ^^
Nouvel Ami m’apprend qu’il s’occupe d’enfants en difficultés et qu’il adore les enfants – j’avais cru comprendre – et que des rencontres comme celle-là, pour lui, c’est extraordinaire.
Fiston en remet une couche : « Tu sais, moi je t’aime 25 000 fois le tour de l’univers ! »
J’ai l’impression que si ça continue, Nouvel Ami va se transformer en une petite flaque d’émotion pure.

Et puis comme il recommence à parler école, je lui indique que j’ai entendu ce qu’il racontait à Fiston. Air un chouia embarrassé de Nouvel Ami, qui n’aurait peut-être pas tenu exactement les mêmes propos s’il avait su que j’étais de l’autre côté du rayonnage.
Je dis en souriant que toutes les opinions sont bonnes à entendre. Et comme il repart sur le côté magique de sa rencontre avec Fiston, je glisse sans en avoir l’air, histoire de lui faire prendre conscience du côté ultra-contradictoire de son discours, que c’est une conséquence de l’IEF que j’apprécie beaucoup : comme Fiston n’a jamais eu l’habitude du tri scolaire par date de naissance, il va voir tout le monde sans se préoccuper des âges et engage spontanément la conversation aussi bien avec des enfants que des adultes, jeunes ou vieux, se fait des amis de tout âge. Bref, le « vivre ensemble », il pratique déjà – dans la société, la vraie -, ce que Nouvel Ami n’a pu que constater par lui-même.
Et pourtant, dans le même temps il lui a affirmé qu’il n’y avait qu’à l’école qu’on apprenait à vivre ensemble.

C’est très français, cet état d’esprit, non ? ^^

IEF_pratique_theorie

Voyage virtuel en Égypte – 3

Par défaut

Notre voyage en Égypte s’est achevé il y a quelques jours.

Si les microbes le veulent bien, nous participerons à la fête égyptienne organisée ce vendredi par le réseau non-sco de l’IDF_ouest.
En attendant, voici nos dernières réalisations sur le thème de l’Égypte.

Fiston a eu envie de réaliser des bracelets égyptiens comme ceux représentés sur le journal d’un enfant dont je parlais dans le billet n°2. À défaut de métaux et de pierres, nous avons opté pour de la récup’, comme d’habitude.

Premier essai : bracelets à base de bouteilles d’eau minérale découpées et peintes.

fiston_bracelet1

bras_mely_bracelet

Deuxième essai avec des rouleaux de PQ (vides ^^), coupés en 2 et peints avec application par Loulou et Fiston, soit en doré, soit en bleu.

Fiston_loulou_peignent_bracelets

Et voilà un petit égyptien hilare avec 3 bracelets !

Fiston_bracelets_egyptiens

Des demi-coquilles de noix nous ont servi à fabriquer des amulettes scarabées, animaux sacrés dans l’Égypte antique.

Voici celui de Fiston (peinture dorée, feutres rouges et verts) :

scarabee_fiston

Et le voici à nouveau avec un copain doré et bleu :

2scarabees

Pour finir, nous avons bricolé quelque chose sur le thème de la clepsydre, cette horloge à eau utilisée par les Égyptiens d’il y a 3000 ans pour mesurer le temps.
Après quelques recherches, nous nous sommes décidés pour un modèle à 3 récipients, plus précis (et plus tardif aussi, mais peu importe).
Le premier récipient contient toute l’eau, qui s’écoule dans un deuxième récipient muni d’un trop-plein. Lorsque l’eau atteint ce niveau, elle coule dans le troisième récipient qui servira à la mesure proprement dite. L’avantage par rapport à une clepsydre à 1 ou 2 récipients, c’est que le niveau de l’eau dans le 2e récipient reste à peu près constant, d’où un écoulement relativement régulier – contrairement à celui du premier récipient, qui se vide beaucoup plus vite au début qu’à la fin.
Côté pratique, nous avons utilisé un ravissant pot à choucroute et un petit pot transparent percés d’un trou en guise de premier et deuxième récipients, et une sorte de vase à rayures dorées pour récupérer l’eau. Ce dernier n’étant pas cylindrique, la mesure était faussée, mais Fiston avait trop envie d’avoir un peu de doré dans sa clepsydre, et puis ce n’était qu’une première expérience.
Le tout plus ou moins calé à l’aide de cartons et de boîtes.
Ça n’avait pas vraiment l’air antique, mais ça ne fonctionnait pas trop mal, et je peux vous dire que le petit litre d’eau contenu dans le pot de choucroute a suffi pour mesurer le temps que l’ouvrier présent ce matin-là a mis pour remplacer des manivelles de volets roulants sur 3 baies vitrées, changer le joint d’une porte d’entrée, et colmater des bas de porte-fenêtres.
Ha ! Nous attendons maintenant avec impatience la facture nous indiquant le tarif pot-de-choucroutaire de ces prestations. 😛

clepsydre2

clepsydre_1